Attaques du Planning familial et du droit à l’avortement, vandalisation de centres LGBT, explosion des violences à l’égard des personnes trans, annulation d’ateliers de drag-queens et drag-kings, paniques morales recyclées sur l’enseignement d’une prétendue “théorie du genre” à l’école, création de divers observatoires et groupes contre le “wokisme”, multiplications d’attaques et de tags néo-nazis, antisémites et racistes…
La liste est longue et malheureusement non exhaustive. A mesure que nous nous rapprochons de l’échéance électorale de 2027, les offensives d’extrême droite se font de plus en plus visibles : nous sommes, vous êtes, des variables d’ajustement politique comme les autres.
Tout groupe évoluant en marge d'un modèle hétéropatriarcal, blanc, dominant, devient ainsi une menace, et un bouc-émissaire facile à instrumentaliser. La France n'y échappe pas, loin de là.
J'en ai pris la mesure au cours de l'écriture de mon livre, Les Humilié·es (Les Equateurs, 2023) : attaque des personnes LGBTQI+, des droits sexuels et reproductifs, des femmes et des minorités dans leur ensemble constituent les pièces d'un même puzzle. Les cibles interchangeables d'un ennemi commun qui n'hésite pas à faire usage de désinformation massive pour mieux diviser et imposer ses idées. Et dont les actions, loin d’être isolées, sont bien souvent impulsées par des réseaux transnationaux bien organisés.
Aux manettes, principalement des mouvements "anti-genre", soit des groupes opposés aux droits des personnes LGBTQI+, qui sont également anti-avortement, populistes et racistes, s'attaquant tour à tour aux droits sexuels et reproductifs, aux personnes trans ou aux réfugiés.
En résumé : des mobilisations contre l’égalité de genre, contre les droits des femmes et des minorités, quelles qu’elles soient.
Quelles sont ces campagnes "anti-genre" ? Comment sont-elles nées ? Quelles porosités observe-t-on entre ces mouvements en France et à l'étranger ? Et surtout, comment leur faire face ? C'est parce que je suis animée par l'urgence politique d'une visibilisation de toutes ces questions face à l'inquiétante "extrême droitisation" des discours et représentations, que j'ai décidé de créer Gendercover.
Qui suis-je ?
Journaliste depuis une dizaine d’années, j’ai démarré ma carrière à L’Obs, en pleins débats sur le “mariage pour tous”. C’est le traitement médiatique accordé au projet de loi à l’époque qui m’a construite, professionnellement et intimement, en tant que journaliste engagée contre les discriminations, et ouvertement lesbienne.
Après avoir créé le podcast Quouïr, qui donne la parole aux personnes LGBTQI+, j’ai été nommée rédactrice en chef de Têtu, pour finalement retourner à la pige. J’écris aujourd’hui pour différents titres, parmi lesquels Mediapart, Libération, Basta!, La Déferlante, Alternatives économiques ou Streetpress. Un pied dans le podcast, j’ai également collaboré à plusieurs studios en plus de Nouvelles écoutes, comme Binge Audio, Paradiso ou Louie Media. Je donne d’ailleurs des formations sur le sujet à l’ESJ Pro.
En 2023, j’ai publié mon premier livre, Les Humilié·es, aux éditions des Equateurs. J’y reviens sur les 10 ans du “mariage pour tous”, à travers une analyse médiatique, historique, militante et politique de cette période, véritable moment de bascule sociétal. Le dernier chapitre est consacré aux campagnes “anti-genre”, qui s’inscrivent elles-mêmes dans le parfait prolongement de l’opposition au “mariage pour tous”, dans laquelle elles ont pris racine. C’est ce travail que je souhaite continuer avec cette newsletter.