Fémonationalisme, ou l'instrumentalisation des droits des femmes à des fins racistes
#9 - Interview de Sara R. Farris, sociologue créatrice du concept de fémonationationalisme
Bonjour à toutes et à tous,
Et bienvenue dans cette neuvième édition de Gendercover. Vous êtes désormais plus de 1000 à suivre cette newsletter ! 🥳
Avant-propos :
Certain·es d’entre vous se disent peut-être à l’ouverture de ce mail : mais c’est quoi Gendercover ? C’est que vous vous y êtes peut-être abonné automatiquement en suivant la formidable newsletter La goutte d’eau, de la non moins formidable Nageuse parisienne, que je remercie chaudement pour sa recommandation. Sachez que je ne vous parlerai pas ici de mes frasques à la piscine, bien que je la fréquente moi aussi régulièrement, tout comme la mer, et que j’aurais sans doute plein de choses à raconter sur le sujet. “Quand tu es née, tu as arrêté de pleurer dès que les sages-femmes t’ont mise dans l’eau !”, vous dirait ma mère, avec qui nous partageons un amour pour ce même élément.
Mais je m’égare déjà. Ici, nous naviguerons plutôt dans les eaux troubles des mouvements anti-droits. Nous nagerons à contre-courant des votes populistes, en tentant de ne pas nous étouffer après avoir bu une énième tasse des eaux usées du “wokisme”. Nous resterons à la fraîche sur notre planche, regardant au loin les aventuriers qui auront échappé de peu à la noyade après avoir voulu surfer sur la vague brune de l’extrême droite. Nous battrons tranquillement des pieds à la surface pour voguer ensemble vers un futur féministe, inclusif et progressiste. Et, qui sait, nous nous retrouverons peut-être sur la Seine en pleine cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
Bon, en d’autres mots, Il s’agit d’une newsletter de veille et d’analyses sur les discriminations et les campagnes anti-genre, comme expliqué ici.
J’ai eu l’idée de ce numéro pendant la campagne pour les élections législatives anticipées, durant laquelle Jordan Bardella, président du Rassemblement national, nous a gratifié·es d’une vidéo s’adressant “à toutes les femmes de France”.
Une séquence qui incarne à merveille le programme de l’extrême droite pour les femmes : le néant, agrémenté d’une bonne dose de haine des immigrés. Autrement dit : un parfait exemple de fémonationalisme, un concept désignant l’instrumentalisation des droits des femmes à des fins racistes. J’ai voulu interviewer pour cette newsletter sa théoricienne, Sara R. Farris, professeure de sociologie à la Goldsmith University de Londres, et autrice de Au nom des femmes, "fémonationalisme", les instrumentalisations racistes du féminisme (Syllepse, 2021).
Au sommaire de ce numéro #9 :
“La France est le plus important exemple de fémonationalisme” : comment le RN instrumentalise les droits des femmes à des fins racistes
Quelques lectures sur le sujet
“La France est le plus important exemple de fémonationalisme” : comment le RN instrumentalise les droits des femmes à des fins racistes
Puis-je vous demander de définir le terme de « fémonationalisme » ?
Sara R. Farris : « Fémonationalisme » est un raccourci pour « nationalisme féministe et fémocratique », soit un terme que j’utilise pour décrire à la fois la manière dont les partis politiques nationalistes instrumentalisent les idées féministes, mais aussi la manière dont les fémocrates et certaines féministes se sont alliées avec des politiques nationalistes et chauvinistes, particulièrement dans le cadre de campagnes anti-islam. Quand je parle de fémocrates, je fais principalement référence aux femmes bureaucrates dans des institutions et ministères pour l'égalité entre les femmes et les hommes.
Dans votre livre, vous choisissez trois pays comme terrains d’analyse du fémonationalisme : les Pays-Bas, l’Italie et la France. Pourquoi ?
J'ai choisi ces trois pays d'abord parce que ce sont des pays européens que j'étudie depuis longtemps et que je connais assez bien, mais aussi parce qu'ils présentent d'importantes similitudes, par exemple dans la manière dont les partis nationalistes de droite instrumentalisent les idées féministes. Ils ont aussi des points communs dans la manière dont certaines féministes ont formulé le problème de la religion musulmane comme ennemi principal des droits des femmes et de l'égalité de genre.
Observe-t-on en France plus qu’ailleurs une instrumentalisation des questions féministes à des fins racistes ?
Je pense que la France est le plus important exemple de fémonationalisme, pour un certain nombre de raisons. Premièrement, parce que je pense qu’il s’agit d’un pays où des formations d'extrême droite nationalistes ont utilisé très clairement des idées féministes dans un contexte de campagnes anti-immigration et anti-islam. Donc de façon intéressante, une des principales stratégies de Marine Le Pen depuis le début pour normaliser le FN, le rendre plus acceptable et mainstream, est précisément de soutenir des idées pour les droits des femmes. Il y a eu beaucoup de déclarations ces 15 dernières années dans lesquelles Marine Le Pen parle des droits des femmes, de l'importance de l'égalité de genre, où elle se qualifie même parfois elle-même de féministe par exemple. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'elle le fait pour stigmatiser les musulmans, l'islam et les migrants. Mais cela n’est pas propre à Marine Le Pen.
Si la France incarne si bien le fémonationalisme, c'est parce que nous voyons que cette instrumentalisation des droits des femmes dans des contextes anti-immigration et racistes a été plus ou moins institutionnalisée. Donc d'une certaine manière, il a été rendu plus facile pour Marine Le Pen de porter ces idées. Par exemple, à propos du voile dans les écoles publiques : c'est une loi qui a 20 ans maintenant, qui est passée en 2004, mais je pense que c'est un bon exemple de fémonationalisme, parce qu’il s’agit là d’une politique nationale qui a pour but, au nom de la laïcité et du républicanisme, de défendre les jeunes femmes musulmanes face à de prétendus oppresseurs. Cette loi, présentée comme une interdiction de tous les signes religieux ostentatoires dans les écoles publiques, ciblait en réalité particulièrement les jeunes femmes musulmanes portant un voile.
Un autre exemple avec Marlène Schiappa, qui a défendu des mesures contre le harcèlement de rue. Il y a eu beaucoup de discussions dessus en France, qui comportaient énormément de biais fémonationalistes. Les politiciens qui ont défendu cette loi l'ont fait en clamant que le harcèlement de rue était dû à une certaine catégorie d'hommes migrants qui harcelaient les femmes dans l’espace public. Donc il s'agit encore une fois d'une forme de racialisation du sexisme, qui est en lien étroit avec le fémonationalisme.
Plus récemment, il est intéressant de noter qu’une des questions qui a permis au fémonationalisme d'opérer dans le contexte des élections était l'antisémitisme. La France a fait partie des pays dans lesquels les campagnes contre le Hamas, surtout au début, portaient aussi beaucoup sur l'évocation des violences sexuelles à l'encontre des femmes israéliennes le 7 octobre. De nombreuses femmes ont été accusées de ne pas être assez féministes car elles ne le dénonçaient pas. À l’inverse, quasiment rien n'a été dit sur les incroyables violences, y compris sexuelles, dont ont été victimes les femmes palestiniennes. Pour moi, il était intéressant d'observer que même dans ce contexte, le fémonationalisme a joué un rôle. Ils ont là aussi défendu l’idée selon laquelle les hommes arabes représenteraient par définition une menace. Donc il était considéré comme acquis que des hommes palestiniens agressent des femmes israéliennes. Une seule face de ces violences était mise en avant, alors que chaque viol, à l'égard de n'importe quelle femme, n'importe où, devrait être dénoncé et puni. Et là-dessus comme sur d’autres sujets, le RN était loin d’être le seul à instrumentaliser des idées féministes contre les musulmans.
Les autres partis ont donc aussi une grande responsabilité dans la diffusion d'une rhétorique fémonationaliste en France ?
Oui je le pense. C'est pour cette raison que je dis qu'y compris des féministes sont impliquées dans le ciblage de l'islam comme religion dangereuse pour les femmes. En France, il y a une longue tradition de féministes qui écrivent des lettres ouvertes, des tribunes, appelant le gouvernement à bannir le voile des écoles, ou le voile intégral dans l'espace public… Je ne dis pas que toutes les féministes en France sont comme ça. Une des raisons pour laquelle la France est intéressante est aussi qu'on y trouve une grande résistance au fémonationalisme. Il y a eu beaucoup de collectifs féministes, anti-racistes par exemple, mais aussi des politiciens et des universitaires, qui ont dénoncé la manière dont idées féministes ont été utilisées pour des campagnes anti-islam.
Marine Le Pen a récemment soutenu la constitutionnalisation de l’IVG en France. Pourquoi à votre avis ?
Je pense que c'est parfaitement aligné avec sa position. Elle ne veut pas être perçue comme une menace pour certaines victoires féministes. Mais ses prises de parole sur le sujet ont beaucoup varié. Par exemple, elle affirmait il y a plusieurs années être contre « les avortement de confort ».
Il s’agit là simplement d’une de ses stratégies pour montrer qu'elle est une politicienne moderne, qu'elle ne va pas toucher aux droits des femmes, ou du moins pas aux droits reproductifs basiques et aux droits civiques, même s'il est intéressant de constater que cela ne fait pas partie du programme officiel du parti. Dans celui-ci, les politiques qui concernent l'égalité de genre et les droits des femmes sont surtout reliées à la maternité, à la manière dont les femmes françaises peuvent être encouragées à avoir d'avantage d'enfants. Il s’agit donc d’une politique nataliste. On n’y trouve aucune prise de position explicite en faveur de l’avortement.
C'est la même chose concernant le mariage pour toutes et tous, auquel elle s’était opposée il y a 10 ans sans toutefois prendre part aux « Manifs pour tous ». Elle avait même proposé en 2017 de le remplacer par « une union civile ». Aujourd’hui, Marine Le Pen affirme pourtant ne plus vouloir revenir sur cette loi1. Comment analysez-vous cela ?
Je pense que c'est exactement la même chose. Ces dernières années, Marine Le Pen a compris que la meilleure manière de se rapprocher du pouvoir était de normaliser son profil politique, sachant qu’elle est consciente qu’elle peut aussi avoir des électeurs dans la communauté gay. Un des conseillers directs de Marine Le Pen était d’ailleurs un homme ouvertement gay (Sébastien Chenu). Je pense qu'elle comprend que les droits civiques ne sont pas une menace pour son parti si elle veut arriver au pouvoir, et qu'elle doit en fait les soutenir. Elle n'a pas besoin d'être la championne des droits LGBT+, elle doit simplement ne pas être perçue comme leur ennemie.
Son programme politique se contente donc de parler d'immigration, de nationalisme, de privilégier les citoyens français par rapport aux autres, mais elle n'a pas besoin d'attaquer les droits civiques dans ce contexte.
Je pense que c'est tactique dans le sens où je ne suis pas sûre de ce que Marine Le Pen ferait si elle arrivait au pouvoir. Je peux facilement imaginer que les droits civiques seraient menacées, le droit à l'avortement aussi. Mais il est plus intelligent pour elle de ne pas le dire ouvertement car les femmes et les personnes LGBT sont aussi des électeurs·ices potentiel·les.
Et cela est intéressant car c'est un point commun avec les Pays-Bas, où Geert Wilders est un homme d'extrême droite, de l'un des partis désormais les plus forts dans le pays. Il a fait toute sa campagne depuis le début contre les migrants, contre les musulmans et contre l'Union européenne. Mais Geert Wilders a toujours été en faveur des droits LGBT, et dans les faits, un des éléments de sa campagne était de désigner les hommes musulmans comme des menaces pour les droits des homosexuels et des femmes.
Bien sûr, il s'agit d'un contexte politique différent. Dans le cas de Le Pen, elle parle à un électorat très catholique et d'une certaine manière à un à coeur catholique orthodoxe. Mais elle comprend aussi que les votes ne viennent pas que de là. Donc elle doit satisfaire les différents courants de son parti. Et je pense qu'elle a compris que la meilleure manière de le faire est de se concentrer sur une politique anti-immigration et nationaliste, tout en essayant de ne pas s'aliéner les mouvements des droits des femmes et droits civiques - sans pour autant leur faire de grandes promesses. Il est évident que les activistes féministes anti-racistes, LGBT+, ne vont pas voter pour Marine Le Pen. Elle n'a pas à les convaincre. Tout ce qu'elle a à faire, c'est de ne pas être perçue par eux/elles comme une menace, comme une extrémiste. Et je pense que c'est ce qu'elle tente d'accomplir.
Ça ne veut donc pas dire qu’elle ne reviendra pas sur leurs droits quand elle sera au pouvoir, peut-être un jour…
Oui elle le pourrait, je le pense.
Marine Le Pen et Giorgia Meloni en Italie, par exemple, ont des positions tout à fait différentes sur les questions LGBT+ et les droits des femmes. Pouvez-vous en dire quelques mots ? Comment l’expliquez-vous ?
Marine Le Pen fait bien plus attention aux droits des femmes, des personnes LGBT et aux droits civiques, là où Giorgia Meloni est beaucoup plus ouvertement contre l'avortement par exemple. Elle ne veut pas être perçue comme une menace, mais dans le même temps, dans les régions où son parti gouverne, l'avortement a été rendu très difficile. Par exemple, quand les jeunes femmes vont dans des centres pour avorter, il est très dur de trouver un docteur qui accepte de pratiquer une IVG car il y a un contrôle important de l'église catholique dans les hôpitaux en Italie. Meloni permet désormais aux organisations anti-IVG de se rendre dans ces centres pour dissuader les femmes d'avoir recours à un avortement.
Contrairement à la France, l’Eglise catholique est très puissante en Italie. A cause de la présence du Vatican, la lutte contre l’avortement et contre les droits civils y est aussi beaucoup plus forte.
A ce jour, il n’existe plus en France de « gender gap »2 dans le vote pour l’extrême droite. Aux dernières élections européennes, 32% de femmes et 31% d’hommes ont voté pour le RN. Quel rôle a joué la rhétorique fémonationaliste du RN dans cette féminisation de son électorat ?
Je pense que c'est crucial, car comme je l'ai dit, les droits des femmes ont été très importants pour permettre à Marine Le Pen de normaliser son parti. En France, le FN pâtissait d’un fort stigmate dû à son père, antisémite et fasciste. Quand Marine Le Pen est devenue présidente du parti, elle a fait un énorme travail pour le normaliser. Elle a commencé à adopter une rhétorique très différente de celle de son père. Elle a tout fait pour faire oublier l’image négative qui collait au FN. Dans les faits, elle en a même changé le nom, car elle a aussi compris qu'il était important de commencer dans un nouveau parti nationaliste, mais qui ne soit plus le parti de son père. Il fallait un parti moderne, responsable, qui ne va pas faire des choses folles, ne paraîtra plus antisémite ou fasciste.
Pour cela, il était aussi important d'adopter une façade moderne. Elle a compris que les femmes représentaient la moitié des électeur·ices et qu'on ne pouvait pas revenir sur les droits qu'elles avaient acquis. Elle a aussi compris que la principale manière de mobiliser les droits des femmes était de stigmatiser les migrants parce qu'il y a un inconscient collectif, en France comme dans d'autres pays, qui associe les migrants du sud global à une menace sexuelle. Donc elle parle à un inconscient collectif qui est déjà là et elle joue dessus, elle le manipule dans un sens. C'est pourquoi on peut aussi voir en France l’émergence d’un collectif comme Némésis, de femmes qui se disent féministes mais sont d'extrême droite. Leurs préoccupations principales ne sont pas les droits des femmes, mais les immigrés, les musulmans, les arabes, qu’elles ciblent comme menace pour le pays.
Est-ce que la présence de Jordan Bardella à la tête du RN peut de nouveau influencer ce gender gap ?
Je ne sais pas, ce serait intéressant à observer. Dans une vidéo récente, représentant un parfait exemple de fémonationalisme, il s'adresse aux femmes en ne parlant que des immigrés et de la menace qu'ils représentent.
Bien qu’il soit un homme, Jordan Bardella est jeune, il présente très bien, s’affiche comme raisonnable, est clairement bien coaché et entraîné. Je pense qu'il peut donc parler à beaucoup de femmes. D’autant que ces dernières votent de plus en plus pour l’extrême droite et que l’on observe désormais une sorte d'homogénéisation dans le vote entre hommes et femmes.
📰 📕 Quelques lectures sur le sujet
Je vous recommande bien sûr le livre de Sara R. Farris, traduit en 2021 aux éditions Syllepse : Au nom des femmes, "fémonationalisme", les instrumentalisations racistes du féminisme.
Jordan Bardella se présente comme un grand défenseur des droits des femmes… à condition de ne pas les mettre sur un pied d’égalité, puisqu’il refusait, début juillet, de débattre avec la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier. Et cela alors que les deux grands débats avant le premier tour des législatives étaient 100% masculins. Tout comme devait l’être l’émission de l’entre-deux tours, prévoyant d’inviter David Lisnard (LR), Raphaël Glucksmann (Place Publique,), Jordan Bardella (RN), et le Premier ministre Gabriel Attal… avant d’ajouter in extremis à cette liste testostéronée, sous le feu des critiques féministes, la députée LFi Clémence Guetté.
Le livre de Marine Tondelier, Nouvelles du front, La vie sous le Front National - Une élue de l'opposition raconte, est d’ailleurs toujours téléchargeable gratuitement sur le site de sa maison d’édition (Les liens qui libèrent, 2017).
Lucie Daniel, experte plaidoyer pour l’ONG féministe Equipop, explique dans Libé pourquoi les droits des femmes et des personnes LGBT sont toujours perdants avec l’extrême droite.
“Je suis contre les 220.000 IVG par an [...] aucune politique n'a été mise en place pour essayer d'éduquer", a déclaré la députée RN Florence Joubert sur France Bleu Périgord, tout en affirmant qu’elle n’était “pas contre l’IVG”. Un peu comme la candidate RN de la 1re circonscription de Mayenne qui n’est pas contre les musulmans parce que son dentiste l’est lui-même.
Pour avoir 156 preuves que le RN est toujours sexiste, opposé aux droits des femmes et homophobe, alez donc consulter cette carte de la honte.
Tandis que le “gender gap” tend à s’annuler dans le vote pour l’extrême droite en France, celui-ci perdure chez les plus jeunes. Les jeunes femmes votent ainsi plus à gauche que les jeunes hommes, et cela s’appelle le “modern gender gap”, comme expliqué dans cet article de Libération.
Le Planning familial va plus que jamais avoir besoin de votre soutien et de vos dons :
Vous pouvez encore signer l’initiative citoyenne européenne (ICE) “My Voice, My Choice” pour rendre l’avortement accessible partout en Europe.
Lisez et partagez cette tribune rédigée par Paloma, Aaliyah Xpress, Miroslav Toi Les Mains, Minima Gesté, Soa de Muse, La Briochée, Moon et Mami Watta et signée par plus de 900 artistes drags de France et du monde : “Artistes drag de France : nous incarnons une rébellion nécessaire face au fascisme”. Artistes qu’il faut soutenir plus que jamais, alors que nombreuses sont celles qui se prennent des torrents de haine pour leurs performances incroyables à la cérémonie d’ouverture des JO. Grosses pensées pour la DJ Barbara Butch également. Et MERCI INFINI À THOMAS JOLLY, qui a mis en scène le plus grand spectacle “wokiste” de l’histoire de la télévision à heure de grande écoute, vu par des gens du monde entier.
Mes dernières productions :
En pleine explosion des violences racistes, antisémites et LGBTphobes, le poste de délégué interministériel chargé de la lutte contre les discriminations (Dilcrah) est laissé vacant. Un statu quo qui inquiète les associations concernées, et dont je parle dans L’Humanité.
Sur la tournée d’un facteur communiste en terres RN : avec ma consoeur photographe d’Hors Cadre Valentina Camu, on a suivi Dimitri, aussi militant CGT et conseiller municipal à Bédarieux, dans l'Hérault. Son nom ? Estimbre, “comme un timbre, j’étais prédestiné !”. À lire sur Basta!.
Dans l’Hérault, la résistance à l’extrême droite rime avec néoruraux. Reportage dans les villages de Celles et Villeneuvette, qui ont pour point commun de n’avoir qu’un seul électeur RN. Toujours avec ma chère Valentina pour Basta!.
Et je vous invite d’ores et déjà à pré-commander, ou à vous procurer, à partir du 30 août, le numéro spécial genre et extrême droite de La Déferlante, “Résister en féministes”. J’ai eu la chance d’y participer et je peux vous dire que sa lecture va s’avérer passionnante. On y parle notamment de fémonationalisme.
Un grand merci d’avoir lu ce neuvième numéro !
Je me mets en pause tout le mois d’août et je vous souhaite un bel été, suffisamment reposant et ressourçant pour revenir requinqué·es à la rentrée.
Si vous avez une information ou suggestion à faire passer, n’hésitez pas à m’écrire à newsletter.gendercover@gmail.com
Vous pouvez aussi mettre un petit ❤️ à ce numéro et le partager.
Et me laisser un commentaire ici :
Prenez soin de vous et à bientôt ! 🌈
Voir à ce sujet le concept d’homonationalisme, conceptualisé par l'universitaire américaine queer Jasbir K. Puar en 2007. Il désigne l'instrumentalisation par l’extrême droite des revendications LGBT+ à des fins racistes, xénophobes et islamophobes.
Forgé en 2004 par la politologue afro-étatsunienne Terri E. Givens, le « Radical right gender gap » ou RRGG désigne le différentiel de vote pour les partis de la droite radicale selon le genre. De nombreux travaux de recherche, parmi lesquels ceux de la politiste et directrice de recherche émérite au CNRS, montrent que les femmes sont moins enclines à voter pour l'extrême droite que les hommes. Cet écart tend néanmoins à se réduire, notamment en France, où l'écart entre le vote masculin et féminin pour le RN est quasi nul depuis 2012, après l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti (Définitions à retrouver dans le glossaire du n°15 de La Déferlante, à paraître le 30 août).
Oh ! ça commence bien, tu parles de ta maman et de ton 1er bain à la mater.
Encore une lecture très riche, interview claire et complète de Sara. R. Farris, des liens variés qui se complètent (articles, livres, carte de la honte ...). Sans oublier l'accès aux papiers que tu as publiés récemment.
BRAVO !!! Très fière de ta production (comme toujours), je fais suivre aux camarades. Bonnes vacances bien méritées !